Qu’est-ce qui vous a motivé à postuler à ce poste ?

J’ai toujours été très impliquée dans le milieu associatif. Pendant plus de 10 ans, j’ai été membre du Conseil d’Administration de l’ADAMIC, l’association responsable de la gestion et de l’animation du Rex Nouméa. Cela m’a permis d’avoir une bonne compréhension de ce qui se passe là-bas et d’adhérer pleinement à sa philosophie. De plus, en tant que responsable de l’administration des projets du collectif Nyian pendant plusieurs années, j’ai constaté que le Rex était un vivier de jeunes talents que Richard Digoue, le chorégraphe, n’a jamais hésité à recruter pour ses créations. Je connais donc la plupart des jeunes du Rex qui ont réussi dans le domaine artistique. C’est pourquoi il était logique pour moi d’accepter le poste lorsque Manuel Touraille, l’ancien directeur, me l’a proposé.

Quelles sont, selon vous, les principales qualités nécessaires pour diriger une structure dédiée à la jeunesse ?

Écoute, empathie, confiance, créativité, engagement. Pour réussir avec la jeunesse, il faut croire en elle et en ses capacités. Comprendre les besoins, les défis et les aspirations des jeunes est essentiel pour établir des relations solides et obtenir leur soutien pour les initiatives. Pour cela, il faut leur accorder du temps, écouter leurs préoccupations, leurs idées et leurs suggestions et, en fonction, trouver des solutions novatrices et créatives pour répondre à leurs besoins, en veillant toujours à les impliquer dans le processus de décision et en les encourageant à prendre des responsabilités. En combinant ces qualités avec une solide connaissance des enjeux liés à la jeunesse et une volonté de collaboration avec les différents acteurs concernés, il est possible de créer un environnement propice à l’épanouissement et à la réussite des jeunes.

 Au Rex, notre succès repose sur une équipe bienveillante et accueillante qui soutient les jeunes dans leurs projets sans les juger. Nous proposons des activités adaptées à leurs attentes, comprenons leurs motivations et leur laissons de l’autonomie. Avec notre espace, notre matériel et notre expertise, il ne leur reste plus qu’à imaginer ce qu’ils veulent réaliser !

Quels sont vos objectifs à court et à long terme du Rex, et comment comptez-vous les atteindre ?

À court terme, notre objectif est de maintenir les activités qui ont fait le succès du Rex auprès des jeunes, notamment dans les arts urbains tels que la danse hip-hop, le slam, le rap et le parkour, ainsi que notre studio d’enregistrement, le Stud’, initié il y a 10 ans par le collectif de jeunes Ina Di Street. Nous devons également relever le défi de déménager vers nos nouveaux locaux rue Galliéni, en impliquant activement les jeunes dans la conception de ce nouvel espace afin qu’ils s’approprient les lieux.

 À plus long terme, notre vision est d’établir le Rex comme un lieu incontournable pour l’expression artistique des jeunes, un centre dédié aux arts urbains, un incubateur de jeunes talents et un tremplin pour les artistes en herbe. Cela nécessite de maintenir un espace ouvert aux pratiques artistiques amateurs et professionnelles, tant pour les jeunes que pour les moins jeunes, favorisant ainsi la transmission des connaissances et la professionnalisation.

Avez-vous en tête une expérience passée où vous avez réussi à mobiliser et à inspirer les jeunes à atteindre leurs objectifs ?

J’ai toujours eu à cœur de donner leur chance aux jeunes quand j’en avais l’occasion. En 2011, alors que je travaillais au centre culturel Tjibaou, j’ai accueilli le groupe Metislam pour sa première représentation en salle Sisia. Ce groupe était composé de jeunes slameurs, dont Simane Wenethem et Israëla Sanchez, qui sont maintenant des comédiens professionnels reconnus). Quant à Astro, l’une de ses premières grandes expériences en tant que MC a été lors du Island Riff Sound Festival, un événement musical que j’ai organisé en 2011 au CCTjibaou. Aujourd’hui, Astro est devenu un animateur d’événements incontournable.

 Chaque fois que j’ai pu, j’ai soutenu les jeunes artistes et porteurs de projets en essayant aussi de favoriser les rencontres. Je crois fermement en la richesse et au talent de la jeunesse de notre pays, et je suis convaincue que lorsque nous leur accordons notre confiance et que nous les valorisons, ils sont capables de réaliser des prouesses remarquables.

Y’a t’il des collaborations avec d’autres organisations et partenaires locaux ? (Afin de maximiser l’impact de votre structure sur la jeunesse en Nouvelle-Calédonie).

L’ADAMIC mobilise de nombreux partenariats, qu’ils soient institutionnels, privés ou associatifs, pour mener à bien ses actions en faveur du REX. Bien que la Ville de Nouméa soit notre principal bailleur de fonds, nous bénéficions également du soutien des principaux financeurs publics du pays, notamment la Province Sud, la Mission aux Affaires Culturelles de l’État et le Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie.

 Nous avons développé un large réseau avec de nombreuses associations calédoniennes, couvrant divers secteurs tels que le monde culturel, la jeunesse, la danse et le théâtre professionnel, le mouvement hip-hop et l’audiovisuel. Ce réseau, construit au fil des années, nous a permis de promouvoir le REX et de donner une voix aux jeunes à travers le pays et au-delà des frontières.

 Je tiens à souligner notre partenariat spécial avec le Chapitô NC. Alors que le REX sert de tremplin pour les artistes confirmés et les débutants souhait !

Bon à savoir

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