Jonathan
« Je compose, j’enregistre, j’arrange les morceaux et je fais soit le mixage final (mastering), soit je le délègue à des professionnels du mastering car c’est un métier à part entière ! «
Briller dans l’ombre
Essentiel à l’interprète et à la réussite d’un titre, le beatmaker a un rôle crucial mais souvent caché. On connaît le nom de la profession mais sans jamais vraiment savoir en quoi cela consiste et rares sont les amateurs de musiques cherchant naturellement les noms des collaborateurs de leurs artistes préférés dans les crédits. C’est sûr qu’on est plus à l’époque où on ne connaissait que Timbaland ou Quincy Jones, il est temps au pays de mettre en lumière ses artistes.
C’est un fait : si la musique évolue et se porte bien sur le caillou, c’est aussi grâce aux beatmakers (littéralement, les « créateurs de rythmes ») ou aux producteurs, les deux termes étant pratiquement interchangeables dans le milieu, même s’il recouvre des situations parfois différentes. Si on a tendance à dire que ce sont des hommes et des femmes de l’ombre, l’histoire de la musique en Nouvelle-Calédonie a fait de cet attelage producteurs-paroliers une de ses principales caractéristiques.
Zoom sur Jonathan Koyo, beatmaker Calédonien :
Jonathan Koyo a fait ses premiers pas dans la musique il y a déjà 20 ans. Il n’est jamais passé par les écoles de musiques et n’a aucune idée de se qu’est le solfège. Une passe de la création qui grandit grâce aux jeux « Music » et « Music 2000 » sur sa PS1. Par la suite, il eut un ordinateur qui le poussa à justement peaufiner son apprentissage grâce au logiciel « Hip hop Ejay », une prise en main qui lui a permis de comprendre l’association de boucles et la construction d’un morceau avec ses différentes phases (intro, couplets, refrains, outro).
Un apprentissage long et périlleux qui lui a valu pas mal de nuits blanches. Sur « FL audio » et « Ableton », le beatmaker faisait des erreurs, voire énormément, mais cela lui a permis de forger son expérience actuelle.
Actuellement, l’artiste fait une petite pause sur sa composition perso mais son inspiration reviendra sans plus attendre. Il produit toujours des instrus pour des amis chanteurs.euses et rappeurs.euses ainsi que dans divers domaines.
Pas de recette miracle pour le jeune compositeur mais une seule valeur, celle du « partage ». C’est ce qu’il apprécie le plus, d’autant plus quand ce dernier est doté d’une vision différente de la part de chacun. Lorsque avis et conception de projets communs se mêlent.
« Je compose, j’enregistre, j’arrange les morceaux et je fais soit le mixage final (mastering), soit je le délègue à des professionnels du mastering car c’est un métier à part entière ! »
Le beatmaker laisse aller sa créativité selon ses envies et toujours avec le plaisir de faire des petites vidéos explicatives sur le beatmaking / finger drumming (discipline ou on fait de la batterie avec les doigts sur des contrôleurs midi style MPC) sur les réseaux sociaux.
Etant Père de famille et ayant un travail à plein temps, Jonathan essaie malgré tout de donner un peu de son temps pour de futurs workshop et des projets musicaux, dans l’optique de sortir un nouvel album et un side project.père de famille et ayant un travail à plein temps, Jonathan essaie malgré tout de donner un peu de son temps pour de futurs workshop et des projets musicaux, dans l’optique de sortir un nouvel album et un side project.
Jonathan porte bien cette vision qui croise les pratiques, les genres musicaux (du r&b à la pop, de la lo-fi au rap) et même les instruments puisqu’il invite souvent des musiciens dans ses compositions pour donner un côté “organique”, s’installe d’ailleurs dans les médias traditionnels. Une médiatisation prometteuse pour une génération qui s’affranchit des genres musicaux, pour le meilleur de la création.